Les faux marbres que nous connaissons le mieux sont les minutieuses compositions du 19è siècle. Elles sont si précises que, souvent, l'on passe devant elles sans s'apercevoir qu'il s'agit de peinture... Pourtant les imitations de matières précieuses telles que le marbre et le bois existent depuis très longtemps: il y en avait à Pompéi et dans quantité de villas romaines, il y en a dans presque toutes les églises et dans d'innombrables châteaux...Peindre un marbre italien dans une cage d'escalier française ou un faux acajou sur des portes de sapin c'était un moyen très simple de ravir les yeux en évitant de grandes dépenses.
Ce qui rend donc ces faux si justes et pourtant si discrets c'est qu'il sont nés de la main d'artistes dont le défi était d'évoquer ces matières splendides tout en dissimulant leur intervention. Leurs commanditaires les chargeaient d'ennoblir des colonnes de stuc ou des autels de bois et se fiaient à leur talent pour faire l'économie de matériaux rares et de transports coûteux.
Pour arriver à rendre ces imitations convaincantes il faut se pencher sur l'anatomie des marbres et des bois, ce qui nécessite des heures d'observation et d'entraînement, mais il faut aussi respecter des techniques précises, des coups de main...et des temps de séchage plus longs que de coutume.
Tout cela c'est encore possible aujourd'hui.